L'ADAS refuse l'informatisation des données de santé, la carte vitale et le chantage aux remboursements en échange de leur utilisation, et je ne peux que leur donner raison.
Ci-dessous quelques extraits de leur interview par "Acteurs Publics".
- Pourquoi votre association se méfie-t-elle de l'informatisation des données de santé ?Etonnant, non ? Le ministre, tellement habitué à l'encasernement des médecins et des patients, s'offusque quand on lui pose une question de bon sens libéral !
ADAS: Nous nous méfions de l'informatisation de toutes les données de santé, comme de l'informatisation de toute donnée personnelle. Internet sécurisé ? Comment un gouvernement peut-il nous affirmer cela quand on connaît toutes les fraudes, tous les attentats et attaques informatiques, quand on sait qu'un petit malin de 16 ans peut entrer sur le site du Pentagone ?
Je vous rappelle l'article de Transfert.net, 12/6/03 "Le général Jean-Louis Desvignes, ancien chef du service central de la sécurité des systèmes d'information et actuel commandant de l'Ecole supérieure et d'application des transmissions (l'ESAT, chargée de former les informaticiens de l'armée), a fait part de ses inquiétudes face à la tendance que suivent certaines technologies de l'information. Il a notamment évoqué la restriction du périmètre de la vie privée, le besoin de recourir plus massivement aux logiciels libres, ainsi que les erreurs commises par l'Etat français en matière de cryptologie. "
- Pourquoi l'ADAS croit que le dossier médical personnel va porter atteinte au respect du secret médical et à la vie privée du patient ?
ADAS : Nous le croyons, parce que c'est prévisible. Et même si on pouvait faire confiance à la fiabilité de la sécurisation informatique, nous ne pourrons jamais faire confiance aux hommes qui manipulent les données. Et puis, regardez ce qui vient de se passer: n' a-t-il pas fallu changer la loi "Informatique et libertés" pour les besoins de la cause, et ce, à la sauvette, en juillet 2004 ? L'Etat ne se réserve-t-il pas le droit d'accéder à nos fichiers médicaux tout à fait librement et sans sanction aucune ? Il n'y a pas si longtemps, nos NIR (Numéro d'Inscription au Répertoire national d'identification des personnes physiques) ont servi pour de bien mauvaises raisons d'Etat ! Ne nous avait-on pas dit que les mutuelles n'y auraient pas accès ? De démission en démission, nous voyons bien que la CNIL ne sert plus que de façade de démocratie, pour faire semblant.
Nous n'en voulons pas, C'est une grave atteinte au droit des personnes et à leurs libertés individuelles, atteinte rendue encore plus insupportable de par le caractère "obligatoire contre remboursements".
(...)
Le Gouvernement martèle que la majorité des français approuve le dossier médical partagé. J'ai posé moi-même la question à Xavier Bertrand, Secrétaire d'Etat à la Santé, que j'ai rencontré à l'occasion de son tour de France ("service après vote"): "Pourquoi, Monsieur le Ministre, si une grande majorité des français approuve, éprouvez vous le besoin de ce chantage aux remboursements ? S'ils approuvent car si c'est bon pour eux, ne pensez-vous pas qu'il faut les laisser l'adopter par eux-mêmes ?"
Xavier Bertrand n'a répondu que sur le mot "chantage" qui l'a choqué !
La réalité est qu'au nom du prétendu "intérêt général" (en réalité pour faire vivre une fonction publique ou para-publique d'autant plus arrogante qu'elle est inutile) l'Etat entre dans le cercle vicieux de la réglementation et de l'inquisition, dont les effets pervers, vite évidents, alimentent le cercle vicieux : pour tenter de corriger la machine folle qui est en place, il faut encore plus de réglementation et d'inquisition. Le rôle de l'Etat devient celui d'un emmerdeur omniprésent, à tendance totalitaire.
1 commentaire:
Certes, mais la question est celle de la protection de ces données sensibles, et du croisement possible par l'Etat des fichiers qu'il gère.
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